L’Histoire, avec un grand « H », est d’après le dictionnaire « l’étude et l’écriture des évènements du passé ». Pour beaucoup d’élèves, c’est une discipline un peu austère (ou carrément ennuyeuse) qui se résume à une succession de dates à apprendre et de noms à retenir, dans lesquels il faut plonger pour faire émerger du sens. Le « polar », autrement appelé « roman noir » est lui un genre littéraire dérivé du roman policier et dont le succès ne se dément pas depuis près d’un siècle.
En dépit de cette présentation tranchée, les liens qui existent entre Histoire et Polar sont nombreux, anciens et fructueux. Car les auteurs de romans noirs ne se contentent pas de guider leurs héros vers la résolution du crime. Ils cherchent surtout à dénoncer, la réalité sociale et politique qui a rendu le crime possible ! Et parce que le récit se déroule souvent dans un contexte historique précis qu’il faut documenter, il n’est pas rare que l’écrivain se transforme en historien, allant comme ce dernier chercher dans les archives les éléments nécessaires à l’écriture du roman... pour nous les restituer transformés par l’histoire (avec un petit « h »).
C’est tout l’intérêt de l’œuvre magistrale de Romain Slocombe qui autour de son très antipathique héros, l’inspecteur Léon Sardoski, spécialiste de la traque des Juifs, fait revivre dans les cerveaux des lecteurs, le Paris de l’Occupation avec un luxe de détails et une économie de mots. En s’inspirant et en se servant d’authentiques documents et témoignages de l’époque, Romain Slocombe tisse des histoires autour des principaux nœuds du récit historique (la Rafle du Vel d’Hiv en 1942, la Libération de Paris en 1944, etc). Le tour de force est complet lorsque les noms des anonymes qu’on trouve dans les très arides procès-verbaux de police, que l’auteur a eu la malice de placer en introduction de certains chapitres, se transforment brusquement dans les pages suivantes en personnages, attachants ou détestables, dont on suit les aventures avec angoisse…
Quand l’Histoire et la fiction se rencontrent ainsi, rien n’est vrai et pourtant tout est véritable. Les élèves, les professeurs et les personnels du lycée Jean Macé sont invités à rencontrer lundi 4 décembre à 10h l’écrivain Romain Slocombe pour échanger avec lui sur son œuvre romanesque et historique.